• Un jardin ouvrier

    BrouetteVoilà un certain temps que je voulais vous en parler.

    Au fil des saisons, j'en ai pris conscience, un jardin ouvrier représente une expérience vraiment différente d’un jardin traditionnel.

    Alors je me suis lancée dans l'écriture d'un court article. Et pour le documenter un peu, j'ai fait quelques recherches. Et je me suis (un peu) passionnée pour le sujet. D'où l'absence de publication ces derniers jours, en plus des autres excuses tout aussi valables (j'ai une grosse crève, vie bien pleine d'activités ...).

    Au final, l'article est assez long pour en faire deux. Voici un premier article sur les jardins ouvriers en général. Je parlerai plus tard de ma propre expérience.

    Un jardin ouvrier, qu’est-ce que c’est ?

    C’est une parcelle, gérée en lotissement par une association et mise à disposition d’un jardinier qui peut l’utiliser comme bon lui semble sous deux conditions : le respect du règlement de l’association et l’exclusion de tout usage commercial.

    Un jardin ouvrier

    Le jardin d'un voisin, trop net pour être le mien 

    Qu'est-ce qu'on trouve dans un jardin ouvrier ?

    • La parcelle : les formes et les tailles sont variables d’un site à l’autre. La surface moyenne est de 250 m². Elles sont souvent délimitées par des clôtures.

    • L'abri : la majorité des jardins ouvriers disposent d’un abri pour les outils et permettre au jardinier de se changer.

    • Les réceptacles d'eau pluviale : c’est l’élément indispensable, partie intégrante du jardin. Souvent il s’agit de tonneaux ou de bidons. Parfois, les jardiniers équipent leur parcelle de véritables citernes de récupération.

    • Le coin détente : de nombreux jardins comportent un coin de pelouse, un barbecue, un auvent ou tout autre élément permettant de se détendre (y a pas que les légumes dans la vie).


    Quelle est l'origine des jardins ouvriers ?

    TuyauApparus avec la révolution industrielle pour "remédier à la misère du peuple", ces jardins apportent un complément de ressources et un "loisir sain détournant l’ouvrier des revendications et du cabaret". Les premiers sont nés au début du 19ème siècle en Angleterre et dans le nord de l’Europe.

    En France, il faudra attendre la fin du 19ème siècle pour voir les premières initiatives. La crise des années 30 et les deux guerres mondiales favorisent l'essor de ces jardins qui entrent dans la législation française en 1952 sous le nom de "jardins familiaux".

    Dans les années 60, les besoins alimentaires étant comblés, les jardins cèdent la place à une expansion urbaine galopante. Leur nombre est passé de 700.000 en 1945 à 100.000 au début des années 80.

     

    Aujourd'hui, que deviennent-ils ?

    En France les jardins ouvriers conservent encore une image dépréciée car ils souffrent de l’absence d’un cadre législatif adapté. Souvent relégués dans des zones marginales (bords d’autoroutes, de voies ferrées, de zones industrielles...), ils posent des problèmes d'accès, d'alimentation en eau ou de sécurité. Les terrains mieux placés peuvent toujours être délogés par des opérations immobilières.

    Un autre jardin ouvrier

    Là encore, c'est le jardin d'un voisin

    Pourtant, les jardins ouvriers connaissent depuis les années 80 un regain d’intérêt, à mettre en relation avec l'attrait des français pour le jardinage (complément de ressources, alternative alimentaire à la grande distribution, retour aux rythmes saisonniers). D’autre part, le jardinage est considéré comme une activité rapidement gratifiante, favorisant en outre les échanges avec les autres.

    Environ 200.000 parcelles de ce type existent actuellement en France, majoritairement implantées dans les régions Nord Pas-de-Calais,  Ile-de-France et Rhône-Alpes.

    Les grandes villes intègrent de plus en plus les jardins familiaux dans leur politique de gestion des espaces verts et d'insertion sociale. D'autre part, de nombreuses associations veillent à développer le coté convivial de ces jardins, en organisant des fêtes et des animations, le jour de la Saint Fiacre par exemple, saint patron des jardiniers.

     Numérotation



    Qui cultivent ces jardins ?
    Récupération d'eau
    Je n'ai pu obtenir que les chiffres d'un inventaire de 1993 réalisé par la fédération nationale des jardins familiaux.

    • 54 % des jardiniers sont agés de 35 à 60 ans ; 13 % ont moins de 35 ans et 33 % ont plus de 60 ans.
    • le plus souvent, le jardinier est un homme qui consacre à sa parcelle une partie de son week-end et parfois ses soirées
    • la majorité des bénéficiaires logent en habitat collectif

    Même si la population attirée par les jardins familiaux a certainement évolué depuis 1993, je dois avouer que cela correspond bien à mes voisins de jardin.



    Comment obtenir un jardin ouvrier ?

    Dahlia Fubuki roseLa demande est forte. Il faut attendre en moyenne 2 à 3 ans pour obtenir une parcelle.

    Il suffit de s'adresser aux associations qui gèrent les jardins (coordonnées en mairie) et s'incrire sur leur liste d'attente.
    Les critères généralement retenus sont l'appartenance à la commune, la mixité sociale, la proximité géographique (le jardin demande un entretien régulier y compris en semaine). L'usage commercial est interdit.

    D'autres organismes peuvent proposer des jardins sous le même type de fonctionnement (villes, bailleurs sociaux, SNCF ...) avec des critères d'accès plus restrictifs.


    A suivre ...

     

    Sources :

     

    « Plan du potager - septembreMacarons aux carottes »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    tata77
    Vendredi 23 Septembre 2011 à 09:44

     rien que le mot "jardin ouvrier" me fait rêver, cela donne envie de se poser, c'est l'accord avec la nature, les saisons, l'impression que la course du temps prend son temps, se ralentit pour que nous puissions  apprécier ce morceau d'éternité.

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    2
    Zaza04 Profil de Zaza04
    Vendredi 23 Septembre 2011 à 13:10

    c'est un peu pour ça que je ne parviens pas à dire "jardin familial" : il y manque cette notion d'interruption du rythme quotidien réglé par le boulot.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :