Les jardins ouvriers dont fait partie le mien ont été créés en 1979, au début de la phase de renouveau de ce type de jardin. Ils sont situés sur des terrains communaux prêtés à l’association en charge de leur gestion. Je n’ai jamais pris le temps de compter, mais je pense qu’il y a une cinquantaine de jardins. Il pourrait y en avoir plus car certaines zones ne sont pas utilisées (la pente rend l'installation difficile).
Le jardin :
La cotisation annuelle de 45 € donne accès à un terrain de 120 m² à partir de mars. Il dispose d’un point d’eau courante, de réserves d’eau et d’un composteur.
Quelques brouettes et arrosoirs sont en accès partagé. L’usage de l’eau est contrôlé : en libre service seulement le soir, selon des horaires fixés par l’association (qui tient compte des arrêtés préfectoraux de restriction). Les terrains ne disposent pas d’abris à outils, ni de vestiaires.
Le règlement des jardins ne nous impose pas de pratique culturale spécifique, il est essentiellement demandé aux jardiniers de bien entretenir leurs terrains, sans nuire aux voisins. Il est interdit de faire du feu : une benne est disponible pour les déchets verts non-compostables.
Les jardiniers :
Nous entrons facilement dans les statistiques nationales.
Ce sont généralement des hommes retraités qui possèdent un jardin. Une particularité, dans ma ville il y a une forte communauté turque : plusieurs familles possèdent un jardin souvent entretenus par les femmes. Mais là encore, il s'agit de personnes assez agées. Hormis ces familles, nous sommes seulement deux jardinières.
Il y a peu de jeunes. Cette année, nous étions quatre jardiniers d'environ 30 ans. Au bout de quelques mois, deux avaient abandonnés, découragés et le troisième avait cédé la place à sa grand-mère pour l'entretien courant.
Plantons le décor :
Mon potager est en pente, orienté vers l’est, presque à l’extrémité de l’ensemble. La lisière du bois qui surplombe les jardins est à moins de 20 m. J'ai le soleil le matin, à 15h il a quitté le jardin (16h max en juin) et il fait souvent frais. J’oubliais, le vent prend facilement dans l’axe nord-sud.
Au début, je trouvais ces conditions difficiles, surtout la pente. Mais avec quelques aménagements et de bonnes pratiques, j’ai l’impression que c’est l’idéal (ok, j’exagère un peu, mais il y a des avantages).
J’ai installé mes planches de cultures en terrasses, et monté une grosse retenue au bas du jardin : environ 70 cm de haut, comme ça je n’ai pas trop à me baisser (je suis paresseuse, j’y reviendrai dans un prochain article). Evidemment, je n’ai pas fait ça seule avec mes petits bras : c’était l’occasion de mobiliser famille et amis.
Ensuite, quelques choix simples à mettre en œuvre m’ont bien aidée : laisser l’herbe dans les allées et couvrir les zones non cultivées pour limiter l’érosion, semer des plantes coupe-vent (roses trémières, tournesols), adapter le moment des plantations à la température de mon sol (tomates), etc…

Pourquoi choisir d'avoir un jardin ouvrier :
Ce qu'il faut savoir avant :
En deux saisons, j'ai vu de nombreux jardiniers débutants se décourager. Faute d'avoir pris conscience des contraintes, ils ont soit abandonné leurs terrains (au profit des herbes et ravageurs) soit confiés les cultures à d'autres plus expérimentés.
Si vous envisagez de vous lancer, j'espère que ces deniers mots ne vous ont pas découragés car ces contraintes peuvent être dépassées quand on est conscient de leur existence. Elles ne sont rien en rapport à la satisfaction immense que procure un jardin.
Vous venez de commencer ou vous alez avoir un jardin ouvrier l'année prochaine : racontez nous comment vous envisagez votre démarrage. Qu'est-ce qui vous donné envie ? Vous avez des doutes ? Et vous qui vous êtes lancé, est-ce que ça a été dificile ? Comment sont les jardins ou vous vous trouvez ? Vous avez reçu de l'aide des autre jardiniers ?