Au début du mois, j'évoquais ici, et là aussi, les difficultés que je rencontre parfois (souvent) à la fin d'une culture. La question étant : qu'est ce que je place ensuite ?

Un des outils fort utile pour répondre à cette question, c'est la rotation des cultures. Petit tour d'horizon de ce truc de jardinier bien pratique mais à adapter à sa situation.

Bon nombre de sites spécialisés l'affirment, le principe est simple : il ne faut pas installer la même catégorie de plantes deux fois de suite sur la même parcelle (minimum). Le but est de limiter la propagation des maladies et d’éviter un appauvrissement trop rapide du sol.


Cependant, chaque site ou livre présente la méthode à sa façon et si vous êtes débutant comme moi, vous avez peut-être senti une overdose d’informations . En tout cas, moi, sur le coup, je me suis sentie perdue. Le truffaut du potager en rajoute d'ailleurs une couche : "c'est à la maîtrise de cette méthode que l'on reconnait les bons jardiniers". Pour moi, c'est définitivement cuit : je fais tourner chaque année, mais en m'adaptant un peu.

La méthode communément admise :

Au démarrage, diviser le potager en autant de parcelles que d’années de rotation. Certains légumes supportent de revenir au même endroit tous les 2 ans, d’autres réclament des rotations plus longues (4 ou 5 ans). Pour un débutant, l’idéal, c’est 4 parcelles pour une rotation sur 4 ans.
Chaque parcelle abrite un groupe de plantes différent chaque année.
D’une année sur l’autre les groupes de plantes changent de « case », par exemple dans le sens des aiguilles d’une montre.

Comment regrouper les plantes ?
Plusieurs choix possibles.

1/ selon les familles botaniques : Brassicacée (choux, radis, navet), Cucurbitacées (Courges, concombres, melons), Solanacées (Tomates, pommes de terre, aubergines, poivrons),  ….
Ça pourrait paraître l’idéal. Avec la famille botanique, on sait relativement bien quels parasites et maladies pourraient ruinés nos espoirs de récoltes. Vous, avant de le constaté sur vos légumes, vous saviez que les altises aimaient les radis, les navets, mais aussi les choux ?
Pour un débutant, c’est un peu compliqué. Et ça ne semble pas bien logique de rassembler dans un même espace des plantes qui pourraient être attaquées par les mêmes parasites. Autant mettre de suite une pancarte pour nuisibles : le garde-manger est par ici.

2/ selon la partie consommée :
Légumes Feuilles (Choux, épinards, salades), Fruits (Tomates, aubergines, courgettes),Racines (Pommes de terre, carottes, navets), Grains  (Haricots, petits pois, lentilles) ...
Plus abordable pour un débutant, parce qu’elle ne nécessite pas de connaissance particulière. Son inconvénient vient de son avantage, l’absence de connaissances peut entrainer une rotation qui serait contraire aux effets recherchés : par exemple mettre un légume assez gourmand comme la tomate après des choux qui épuisent les sols.

3/ selon la gourmandise vis-à-vis du sol : ma classification préférée. Elle n'est pas trop dure à retenir et permet de tenir compte des besoins des plantes pour éviter des apports trop fréquent en amendements.

• Légumes gourmands aimant les sols riches : Les légumes Feuilles et les légumes Fruits (tous les choux, les épinards, les tomates, les aubergines, etc...)

• Légumes moins gourmands : les légumes Racines (carottes, navets, betteraves, céleri) mais aussi les légumes Bulbes (Oignon, échalotes, aulx)

• Se contentent d'un rien et même améliorent le sol : les Légumes Grains (haricots, pois, fèves, les lentilles).

• Améliorent le sol : les engrais verts, dont un certain nombre de légumes grains et de brassicacées. Je reviendrai plus longuement sur les engrais verts dans un prochain article parce qu’ils sont vraiment bien pratiques.

 
Pour compléter ce rapide aperçu, je vous conseille une visite du site www.jardin-a-manger.com, c’est une mine de conseils et d’astuces, accessibles à tous. Vous trouverez d’ailleurs ici, pleins d’infos pour classer les légumes et des exemples de rotations sur 3, 4 ou 5 ans.

Pour ma part voici ce que j’ai retenu :

Il n’y a que deux choses vraiment importantes : organiser le jardin dès le départ, et surtout, s’y tenir rigoureusement. J’insiste sur ce deuxième point : les craquages chez Botanic un samedi après-midi, sur 2 pieds de courgettes jaunes, alors que le carré « légumes-fruits » est blindé, c’est à éviter.

• D'abord, on classe les légumes que l’on veut implanter dans le potager en tenant compte de leur groumandise vis-à-vis du sol : ça évite les cases vides parce qu'on aime pas les choux et les salades.

• On divise le jardin en autant de parcelles que de familles de légumes.

• Chaque année, on tourne d’une case.

Si vous avez regardé le plan de mon potager, la remarque vous brûle les lèvres : je n’ai pas suivi la méthode à la lettre, loin de là. Voici les raisons :

• Je suis gourmande : consacrer autant de place aux carottes (je suis pas fan) qu’aux tomates (mon légume préféré) ne me satisfaisait pas du tout.

• Ce principe de rotation annuelle, présenté un peu partout, ne semble pas tenir compte des cycles de culture variables d’un légume à l’autre (Si j'ai mal compris, merci de me corriger). Sans aller jusqu’à tenir compte des radis de 18 jours, il faut bien se rendre à l’évidence : tous les légumes n’arrivent pas à maturité en même temps. On peut ainsi passer 2 étapes de rotation sur une année : Semer de la mâche après les pommes de terre ou repiquer des laitues après les petits pois.

• Je souhaite tenir compte des associations légumes : favoriser les rapprochements bénéfiques et éviter ceux qui seraient néfastes.

Comme vous mourez surement d'envie de connaître ces associations, je vous fais un topo là dessus aux petits oignons avant lundi.

Bonne fin de semaine
Zaza

Sources :

• Site internet Rustica
  
• Site internet jardin-a-manger.com
• Site plantes et jardins
• Le truffaut du potager